lundi 16 janvier 2017

Noroeste Argentino

Je file donc sur Pumamarca, avec le soleil sur mes mollets. Le contraste est saisissant avec mes péripéties de la veille. La descente est super mais il faut veiller à éviter les coulées de boues qui traversent la route.

Un nouvel élément a fait son apparition dans le paysage : le vert ! En effet, j'évoluais depuis des mois sur l'altiplano entre 3000 et 5000m d'altitude, là où les arbres n'ont pas leur place, faisant la part belle aux étendues minérales. Ici la verdure reprend sa place de la plus belle des manières, et à mon plus grand plaisir. Ca fait du bien de changer de paysage. Je m'arrêterais une heure dans ce village touristique au marché coloré pour refaire le plein de victuailles et d'eau et faire sécher mes affaires.

Un long faux plat et une grande descente plus tard, j'arriverais dans ma première grande ville argentine, San Salvador de Jujuy où je passerais la nuit. Là encore, le changement est bluffant. Nourriture à profusion, voitures de marques françaises, vitrines achalandées...



Le lendemain la route qui me mène à Salta est vraiment superbe. Une petite route étroite et sinueuse, en corniche, dans une forêt luxuriante et quasiment sans trafic. L'alternance des petites montées et descentes est vraiment plaisante et se prête à rouler à un bon rythme. J'adore.

Me voilà donc à Salta le 30 Décembre, l'objectif d'y passer  la nouvelle année est donc rempli. Plus grande ville du Noroeste argentino, Salta est une très jolie ville aux bâtiments coloniaux, aux places agréables et ombragées où il fait bon flâner et se détendre.


Petite dédicace Papa !


Je rencontre Briac, de Gap, qui voyage en stop en Amérique du Sud et nous sympathisons. On profitera gentiment de la vie nocturne pour basculer en 2017.

Bien content que les fêtes soient finies, je reprends la route avec cette fois ci comme objectif une boucle dans les vallées Calchaquies entre Salta et  Cafayate. Il faut un peu de temps pour sortir de la ville, mais très vite je suis sur une petite route tranquille qui monte sans se presser.  Salta est en effet à 1200m d'altitude et il va falloir repasser un col à 3450m. Je ne vois quasi personne de la journée, la chaleur est accablante entre les parois rocheuses. Je profite d'un petit stand abrité sur le bord de la route pour faire une sieste. Quand je repars, je tombe sur un couple d'Anthy sur Leman :)

Le soir, je trouve par hasard un petit restaurant qui fait aussi camping pour 1,50 euros la nuit. C'est inespéré mais plus que bienvenu. Je suis le seul à camper, mais il se trouve qu'il y a aussi un autre gars à vélo, qui a fait la même route que moi aujourd'hui ! Augustin est argentin de Salta, et étudiant kiné ! Le hasard est parfois bien malin. On passe la soirée à discuter et on se donne rdv le lendemain pour rouler ensemble et partir à l'assaut du col..

C'est à la fraîche que notre duo s'attaque aux raides pentes. Très vite l'asphalte disparaît et la piste reprend ses droits. C'est dur et le soleil cogne déjà mais les nombreuses discussions font que nous ne voyions pas le temps passer. Le paysage y aide grandement également. Un petit fromage de chèvre acheté peu avant le col dans un petit boui-boui de bord de route et nous voilà au sommet. Quelle récompense ! Nous sommes fatigués mais nous avons très bien roulé.



Et c'est là que nous rencontrons Jean-Baptiste, un vendéen (de Mareuil) qui a étudié 6 mois à Buenos Aires et termine avec 1 mois de vadrouille à moto en solo. On discute le bout de gras et on se donne tous les trois rdv le soir au camping de Cachi.
La fin de journée est assez laborieuse, beaucoup de longues lignes droites interminables et venteuses, mais nous sommes deux bons rouleurs et les relais s'enchaînent impeccablement.





Le camping sera un petit havre de paix, le premier "vrai" camping depuis mon départ et la première fois que je ressens l'ambiance vacances. Alors ca sera barbecue et "choripanes" au menu. Trop bien !!



Et ce qui est super aussi, c'est que le Dakar passe le lendemain dans le village, avec en plus un arrêt essence pour les motos.

Dodo car demain lever tôt !

Le lendemain, tous les motards et autos passent par la route que je dois prendre en sens inverse. Celle-ci est fermée et je devrais rester une nuit de plus ici. Ce n'est pas pour me déplaire car le village est cool et notre petite bande aussi. D'autant qu'on a retrouvé Briac le jeune de Gap complètement par hasard hier dans la ville.

La journée se passera donc au bord de la route et du stand de ravitaillement et j'aurais la chance de pouvoir parler avec pas mal de monde. Je connais en effet plutôt bien le milieu pour avoir pratiqué le motocross pendant 14 ans. Et je retrouve notamment un gars avec qui j'avais roulé quand j'avais 6 ou 7 ans. Je vous laisse imaginer sa surprise de nous revoir ici, dans ce petit village argentin. D'autres très bons pilotes font aussi le Dakar cette année et c'est assez marrant de les voir dans ce contexte et d'échanger avec eux.
Nous aiderons à préparer les roads-books, à les fournir en eau, les conseiller sur la route à venir....moi je suis dans mon élément.








Les voitures continueront à passer jusque tard dans la soirée. J'en profiterais pour aller trouver Luis, un bricoleur de motos, pour qu'iil me répare mon porte bagages qui n'a pas résisté aux chocs de la route. Son ingéniosité et sa débrouillardise me permettra de repartir pour des milliers de kilomètres à n'en pas douter.

C'est aussi ça que j'aime dans ce genre de pays. C'est le royaume de la bricole, il y a toujours quelqu'un susceptible de nous aider dans chaque village. Un soudeur, une couturière, un fermier....mais pour y arriver ce n'est pas simple.
C'est une véritable chasse aux trésors. Il faut comprendre les indications, se perdre dans les rues, recouper les infos, se rendre compte que c'est la mauvaise personne....mais en général au bout de quelques heures on y arrive. Un vrai Pékin-Express ;)

Les deux jours suivants me conduiront sur une piste loin d'être facile par une multitude de petits villages poussiéreux et pauvres, mais toujours accueillants. Les montées et descentes s'enchainent toujours autant, dans une vallée fertile où coule une rivière au milieu de toute cette aridité. Sur la fin, en arrivant à Cafayate, les formations géologiques sont spectaculaires, dignes des grands canyons américains. La terre rouge/ocre est typique de cette région, réputée pour ses vins.

Cafayate est une petite ville touristique mais paisible où je passerais quelques jours pour me reposer et préparer la suite du voyage.
















1 commentaire:

  1. En effet, avant même de lire l'article, l'oeil a tilté de suite sur le vert, ça change tellement ! Ah ah la petite 504 de Papa, ils ont abandonné la couleur violette faut croire ! Géniale cette rencontre avec Augustin, les discussions ont dû aller bon train. Tout comme celle avec Jean-Baptiste, j'imagine la conversation "Mais nan t'es de Vendée ?! Ouais de Mareuil, toi aussi t'es vendéen ? Nan mais mon grand-père y habite, mon père a grandi là-bas ! Quel coin ? Ah, tu vas pas connaître, Grand-Landes ça te dit rien j'imagine, bah tu vois Legé ? C'est juste en dessous !" ah ah ah
    Gros hasard pour le Dakar ou c'était un peu prévu quand même ? Trop drôle cette coïncidence avec le gars qui roulait avec toi. Ça ne m'étonne même plus toutes tes rencontres "coup de chance" !

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